Deux ans après avoir intégré l’appel à projet Marittimo (2014 – 2020), le port de Toulon retrouve, aujourd’hui et demain, ses partenaires européens pour une dernière réunion visant à conclure une phase d’étude portant sur la circulation des marchandises et des passagers sur une aire de coopération comprise entre la France et l’Italie. En intégrant ce projet européen, la rade de Toulon qui est confrontée à cette problématique des marchandises à destination de la Corse ou de La Turquie, assoit son positionnement de port à rayonnement européen.
« Le principal mérite de ces études est d’avoir identifié des solutions immatérielles aux problèmes de logistique et de trafic de passagers, en particulier celui des ferries. La plateforme Circumvectio dégage un potentiel dont nous espérons que les opérateurs voudront saisir : charte des services pour les ferries, propositions d’interventions infrastructurelles moins coûteuses et réalisables dans des délais assez brefs. La région Ligurie est l’un des chefs de file de cette économie maritime, il reste des marges d’amélioration, et ces projets contribuent à les combler », souligne Andrea Benveduti, assesseur régional délégué aux Ports.

Le projet Circumvectio

Le port de Toulon a rejoint le programme Marittimo et son projet Circumvectio, le 1er mars 2017.
Derrière cet acronyme se cache la terminologie suivante : CIRColazione di qUalità delle Merci su VEttori nella Catena logIstica del prOgramma, autrement dit de développer des systèmes de Technologie et d’Information de la Communication (TIC) sur les informations relatives au transport multimodal de marchandises dans la zone de coopération. Le projet doit permettre d’améliorer la connexion des nœuds secondaires et tertiaires transfrontaliers aux nœuds principaux du réseau RTE-T (Réseau transeuropéen de transport, programme de développement des infrastructures de transport de l’Union européenne). Les ports concernés, nœuds secondaires de la zone de coopération, sont : Toulon, Savone, Bastia, Olbia et Livourne. Outre le port de Toulon et son Autorité Portuaire, Circumvectio regroupe la Région Ligurie, la Province de Livourne, la Région autonome de Sardaigne, l’Office des Transports de Corse, l’Université de Gênes et l’Université de Pise-Livourne. Le budget global du projet est de 667 000 euros, dont une enveloppe de 100 000 euros pour TPM.
TPM est responsable, avec l’assistance de l’Office des Transports de la Corse et la participation des partenaires du projet, de la 2ème composante du projet, à savoir :
– réaliser un état des lieux des systèmes d’information existants,
– recenser les besoins des opérateurs,
– proposer un scénario de développement de l’outil informatique découlant de l’état des lieux et des besoins recensés
Pour ce faire, elle a décidé de s’appuyer sur l’expérience et l’expertise de la société du cabinet Abington Advisory qui a rencontré un certain nombre d’acteurs du transport des marchandises sur le port de Toulon, identifiés comme groupes cibles du projet.
A partir de l’ensemble de ces données, les partenaires dont l’Université de Pise ont travaillé sur la faisabilité technique allant jusqu’à proposer un embryon d’une plateforme informatique permettant de centraliser l’ensemble du trafic maritime de marchandises dans l’aire de coopération.

Le projet Nectemus

C’est le frère jumeau de Circumvectio. Nectemus : Nueve Connessioni Transfrontaliere per la Mobilità Unitaria e Sostenibile delle persone, a pour ambition de développer de nouvelles connexions transfrontalières pour la mobilité des personnes. Le projet vise à réaliser un Plan d’Action permettant d’identifier les goulets d’étranglement au niveau des interconnexions maritimes de passagers dans l’aire de coopération, notamment entre les ports continentaux et les deux îles Corse et Sardaigne. À terme, il s’agira de définir les interventions à mettre en œuvre sur les infrastructures et les informations mises à la disposition des passagers. Ces interventions sont destinées à améliorer la connectivité du transport de passagers.
Outre le port de Toulon et son Autorité Portuaire, Nectemus regroupe la Ligurie, La Sardaigne, l’Office des Transports de la Corse (OTC), la province de Livourne, la commune de Porto-Vecchio et l’autorité des systèmes portuaires de la mer tyrrhénienne septentrionale. Le budget global est de 748 000 euros dont une enveloppe de 85 000 euros pour TPM.
Nectemus s’intègre aussi au projet GEECCTT-Ile, proposé par l’OTC, et a qui a pour objectif d’optimiser et de mettre en valeur les relations entre les îles de la zone de coopération.
Bien que responsable de la composante T2, TPM a porté sa pierre à l’édifice de la composante T1 en analysant les projets des différents ports de la Région Sud. En ce qui concerne la composante T2, l’Autorité portuaire a confié au bureau d’études et de conseils Sud Conseil (assistance à maîtrise d’ouvrage) la proposition d’un processus d’élaboration du Plan d’Action Conjoint dont l’objectif est d’aboutir à un modèle se rapprochant du Single Window System appliqué au transport de marchandises :
– Le passager bénéficie du même traitement quel que soit son port d’entrée et de sortie,
– La qualité de prise en charge et d’interconnexion soit la même quel que soit le port
– Les informations relatives à son transport soient enregistrées en un point unique et le suivent durant tout son voyage.
Pour mener à bien sa mission, la métropole a travaillé en étroite collaboration avec l’Office des Transports de La Corse, notamment au niveau de la gouvernance. La volonté qui sous-tend à l’élaboration du Plan d’Action Conjoint est de favoriser les synergies avec ces deux autres projets, en termes de méthodes, de définition d’action ou d’outils de suivi…
Le Plan d’Action Conjoint contient six points : la Charte des services des voyageurs transfrontaliers maritimes entre la France et l’Italie, un système d’information géographique transfrontalier, une plateforme technologique transfrontalière de suivi, des enquêtes transfrontalières de satisfaction de la clientèle, un système de gouvernance au niveau local et au niveau de l’aire de coopération et des projets / actions locaux sur chaque territoire partenaire.

Marittimo, pour développer la cohésion entre les régions maritimes

Il s’agit du programme Interreg (programme européen visant à promouvoir la coopération entre les régions de l’Europe) Italie – France maritime. Son objectif est la cohésion territoriale européenne et il est financé par le Fonds européen de développement économique régional (FEDER). S’inscrivant sur la période 2014 – 2020, il répond aux exigences de la « Stratégie UE 2020 » qui décline une approche maritime. Cette approche prend en compte les problématiques de la zone côtière, de l’insularité et des zones internes.
La zone d’éligibilité du programme regroupe près de 6,5 millions d’habitants. Elle regroupe les régions françaises de la Corse (Haute-Corse et Corse du Sud) et Provence-Alpes-Côte d’Azur avec les départements des Alpes-Maritimes et du Var ainsi que pour l’Italie, La Sardaigne (Sassari, Nuoro, Cagliari, Oristano, Olbia-Tempio, Ogliastra, Medio Campidano et Carnomia-Iglesias), la Ligurie (Imperia, Savone, Gênes et La Spezia) et la Toscane (Massa-Carrara, Lucca, Pise, Livourne, Grosseto). Le programme représente une enveloppe financière de 199,6 millions d’euros sont 170 millions sont financés par le FEDER.