Ouvert depuis le 1er novembre 2018, le 7ème chantier de Monaco Marine a été officiellement inauguré le 16 mai dernier en présence de l’ensemble de la communauté portuaire et des acteurs de la filière. En six petits mois d’existence, le site de Toulon – La Seyne peut s’enorgueillir d’avoir déjà accueilli une vingtaine de yachts pour des opérations de mécanique, de refit ou de peinture. Des débuts prometteurs qui vont marquer le pas durant la période estivale puisque comme l’a souligné Michel Ducros, le président fondateur de Monaco Marine, l’activité est « contra cyclique puisque nous intervenons beaucoup l’hiver lorsque les touristes ne sont pas encore là et nous sommes en quasi repos en juillet et août »… pour mieux reprendre dès le mois d’octobre.
Entre ses terre-pleins et son linéaire de quai, le chantier dispose d’une capacité maximale de 28 postes à terre et à flot. Et comme l’a souligné Robert Cavanna, Vice-président de la métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM) en charge des ports, « il en fallait de l’imagination pour envisager ce qu’allait devenir ce hangar, cet ancien Magasin général tant de fois squatté, vandalisé, incendié, 40 000 m² de terrain en friches, ces quais effondrés ».

Huit ans de négociations et d’études

Il y a encore 3 ans, les lieux étaient dans un état de délabrement avancé. Ils faisaient partie des friches industrielles des anciens chantiers navals de La Seyne-sur-Mer techniquement fermés après la livraison en 1989 d’une plate-forme pétrolière à Elf Gabon. Il aura fallu 8 ans pour voir cette zone de Bois Sacré renaître de ses cendres. « Quasiment 8 ans jour pour jour se sont écoulés depuis notre première rencontre. Vous me faisiez part alors de votre volonté de créer, sur la Rade de Toulon, un centre de service, d’entretien et de refit pour les yachts, poursuivait Robert Cavanna Nous avions franchi une première étape le 26 septembre 2013, au Monaco Yacht Show, en signant un protocole permettant l’implantation de votre 7ème chantier sur cet espace de Bois Sacré. Une première étape plus plaisante et surtout moins fastidieuse que la longue phase administrative qui s’en est suivie, ponctuée par la réalisation d’une étude d’impact aboutissant à un avis favorable de l’autorité environnementale, l’instruction d’un dossier réglementaire avec enquête publique donnant lieu à deux arrêtés préfectoraux autorisant les travaux, la constitution d’un dossier de consultation pour les entreprises dans le cadre d’une procédure de marché public, l’acquisition de deux parcelles de terrains, l’une à la ville de La Seyne-sur-Mer et l’autre auprès de la société Total, le feuilleton juridique pour l’expulsion d’un chantier naval qui occupait illégalement les lieux depuis de nombreuses années. Nous nous sommes retrouvés 3 ans plus tard, ici, pour donner le premier coup de pioche des travaux ».

Des infrastructures portuaires réhabilitées par la Métropole

Et dans l’ensemble des coups de pioche donné, il y a eu la réhabilitation des infrastructures portuaires par TPM. Les travaux ont porté sur la reconstruction du quai principal (158 m), la création d’une cale de mise à l’eau aux dimensions impressionnantes (16 m large sur 52 m de long) et d’une fosse de levage capable de haler des catamarans, la reprise d’une petite darse pour l’amarrage des annexes ainsi que la reprise des pluviaux communaux.
De son côté, Monaco Marine a converti les terre-pleins en une zone dédiée à la réparation, la maintenance et la rénovation des yachts jusqu’à 55 mètres et des grands multicoques, la première sur l’arc méditerranéen.

Le montant total de l’opération s’élève à 21 millions d’euros dont 15 millions pour l’entreprise Monaco Marine et 6,1 millions d’euros pour le port de Toulon suivant la clé de répartition suivante : 3,6 millions pour TPM, 1,2 million pour la concession Commerce, détenue par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Var. Le chantier a financé les 20% restants.
Pour Robert Cavanna : « l’implantation de Monaco Marine est le parfait exemple de l’effet de levier que peut avoir l’argent public en favorisant l’investissement privé, la création d’emplois et de richesses ». Le groupe Monaco Marine emploie 250 salariés et collabore avec 750 à 800 cotraitants pour la plupart implantés sur la Côte d’Azur.
La prochaine étape pour le chantier est l’obtention des normes ISO 9001 et 14001. Pour ça, il lui faudra attendre deux petites années…

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