Contexte 

Opération urgente de dragage de sédiments aux Sablettes à la Seyne-sur-Mer

Situé au sud de la baie du Lazaret, l’embarcadère des « Sablettes » est fermé durant 8 semaines en raison d’une opération de dragage – menée pour le compte de la Métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM) et autorisée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) du Var. Ces travaux étaient devenus indispensables pour assurer le bon fonctionnement des navettes maritimes du réseau Mistral.

L’opération vise à rétablir la bathymétrie (profondeur) pour accoster le long du ponton en toute sécurité. Le faible tirant d’eau (manque de fond) complique l’accostage le long du quai comme les manœuvres giratoires et peut engendrer, le cas échéant, des dégâts matériels sur les navires.

Dragage d’entretien

L’entreprise ECTM – spécialisée dans ce type d’opérations – a démarré les travaux le 9 mai 2023. Elle devrait prélever un volume global de sédiments de 1200m3– permettant ainsi aux navettes de disposer d’une marge de sécurité suffisante pour manœuvrer.

Il devenait donc nécessaire d’intervenir au plus vite d’autant que la situation climatologique n’exclut pas une nouvelle baisse du niveau de l’eau.

La précédente opération avait été réalisée en 2018. 175m3  de sédiments avaient alors été dragués sur deux zones restreintes.

Benne "preneuse"

Méthodologie

La méthodologie a été définie en fonction de contraintes techniques et des prescriptions fixées par le Code de l’environnement pour de telles opérations.

La solution de dragage par la mer a été préférée à un dragage depuis la terre car la gestion du chantier est plus aisée et moins impactante sur le trafic routier, piétons et passagers des navettes.

Le dragage est effectué par un ponton grue de 24×7,5 m ancré sur pieux est équipé d’une benne « preneuse ». Il ne présente aucun risque sur ces fonds sableux exempts de Cymodocée*. La présence de cet herbier à quelques mètres de la zone fait d’ailleurs l’objet d’une protection spéciale par balisages installés en amont du dragage.

Les sédiments sont déposés dans des bennes étanches de 7m3. Celles-ci sont elles- mêmes placées sur un géotextile installé sur le pont de la barge. Il agira comme un filtre pour éviter d’éventuels écoulements.

Des équipements anti-pollution (barrage flottant, produits absorbants, etc.) équipent le chantier comme les engins.

L’expérience montre que ces sédiments fins extraits mécaniquement produisent peu d’eau d’essorage.

Au port du Lazaret, une zone de stockage transitoire -quelques semaines- de 100m² a été aménagée sur les terre-pleins (pose de géotextile imperméabilisé et de glissières béton pour « cantonner » la zone) et accueille momentanément les matériaux dragués. Les macro-déchets sont alors extraits et stockés dans des bennes spécifiques.

La zone de travaux a été balisée à terre et en mer et des panneaux interdisent l’accès au chantier.     

Les sédiments essorés seront ensuite chargés dans des semi-remorques aux bennes étanches et évacués au Centre de Production d’Eco-Matériaux (CPEM) d’Envisan de La Seyne-sur-Mer, qui procédera à la revalorisation des matériaux collectés.

 Le site du Lazaret sera entièrement nettoyé en fin d’opération.

ponton grue et rideau anti turbidité

Rideau anti-turbidité

Un rideau anti-turbidité** a été placé pour confiner les eaux de la zone de dragage. Il est déplacé en fonction des contraintes de chantier pour éviter toutes propagation de matières en suspension. Son efficacité sera évaluée régulièrement.

En janvier 2023, des prélèvements et analyses ont été effectués pour « étalonner » et caractériser la zone à draguer. Des relevés d’échantillons sur des points passifs -en surnombre par rapport à une opération de dragage « standard » – sont réalisés pendant toute la durée du chantier ; ils sont complétés par des analyses sanitaires de l’eau.  

** rideau anti-MES : Matière En Suspension

Suivi environnemental

Les sédiments échantillonnés sont de type sablo-vaseux, non pollués, sans odeur particulière.

Concernant la posidonie, aucune trace d’herbier n’a été constatée au cours des derniers relevés de biocénose.

La protection des herbiers à Cymodocée – espèce protégée- à proximité de l’embarcadère, est l’enjeu écologique principal de ce chantier.

*La Cymodocée :  plante à fleurs marine submergée

Information aux professionnels de Tamaris

Une attention particulière a été apportée aux professionnels par la Direction des Ports de TPM et les élus de la Seyne-sur-Mer pour informer en amont les conchyliculteurs et aquaculteurs de Tamaris, sur la nature de ce dragage, qui n’aura pas de répercussions sur leurs activités.

Modifications temporaires de la ligne 18M

Durant le chantier, le trafic de la ligne 18M est déporté sur le ponton de Tamaris. Une navette par bus est affectée spécialement, durant toute cette période, pour assurer le transfert des passagers d’un embarcadère à l’autre (article de Var Matin du 08/05/2023).

Budget de l’opération : 480 000€TTC